mercredi 11 janvier 2012

La Constitution du Sénégal a été révisée 37 fois en 52 ans !!!!!!

Du régime de Léopold Sédar Senghor jusqu’à à celui de Me Abdoulaye Wade, il y a eu au total 37 révisions de la Constitution sénégalaise, dont 32 d’origine présidentielle et 5 parlementaire, a souligné, avant-hier, le Pr Ismaïla Madior Fall, qui procédait à la présentation de son nouvel ouvrage intitulé «Les révisions constitutionnelles au Sénégal. Révisions consolidantes et révisions déconsolidantes de la démocratie sénégalaise». Toutes ces révisions prouvent, selon le Pr Pape Demba Sy, qui a participé à ladite cérémonie, qu’«au Sénégal, c’est le président de la République qui propose les révisions constitutionnelles. Il rectifie et change la Constitution à sa guise». Mais, a-t-il ajouté, «cela montre aussi la faiblesse du pouvoir constitutionnel». Selon le Pr Sy, un des rédacteurs de l’actuelle Constitution du Sénégal, «la facilité de la révision constitutionnelle au Sénégal est due au fait que «les balises du pouvoir constitutionnel sont faibles». Pour qu’il n’y ait plus autant de révisions constitutionnelles, Pape Demba Sy et Ismaïlia Madior Fall ont fait des suggestions. «Pour que, dans l’avenir, nos dirigeants ne soient plus en mesure d’initier des révisons qui pourraient fragiliser la démocratie, il nous faut revisiter nos textes, essayer de corser les contraintes procédurales et de faire en sorte qu’il y ait plus d’exigences, plus de contraintes, pour réviser la Constitution», a dit le Pr Fall. «Me Wade est incontestablement, le plus grand déconsolidateur» Lui emboîtant le pas, le Pr Sy de soutenir : «Il faut qu’on aille vers un patriotisme constitutionnel». D’après le Pr Ismaïla Madior Fall, «l’étude fait état, depuis 1960 à nos jours, de 23 révisions constitutionnelles consolidantes qui renforcent la démocratie et l’État de droit, et 14 déconsolidantes mues par un règlement de comptes». «Il y a des révisions qui ont eu effectivement comme objectif de renforcer la démocratie, mais dans la plupart des cas, ce sont des révisions de circonstance. On a fait de la
Constitution un instrument d’action conjoncturelle pour régler des problèmes politiques ponctuels, soit liés à la conservation du pouvoir, soit pour régler des comptes personnels», a souligné le Pr Pape Demba Sy. Toutefois, a poursuivi le leader de l’Udf-Mbooloomi, «il faut reconnaître aussi qu’il y a eu des révisons importantes qui ont renforcé la démocratie, mais qui, dans tous les cas, étaient liées aux intérêts du pouvoir en place». Avec 15 révisions dont 5 consolidantes et 10 déconsolidantes, «Me Wade est incontestablement», selon le Pr Ismaïla Madior Fall, «le plus grand déconsolidateur».

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