vendredi 13 janvier 2012

Avec 100 milliards de pertes, le plan Takkal va tous nous allumer après les élections avec la bénédiction du FMI.

Le déficit de la Senelec, malgré ou à cause de Takkal, atteint 100 milliards de francs Cfa, qui représentent 1,5% du budget de l’Etat. Une situation qui pousse le Fonds monétaire international et le gouvernement du Sénégal, à programmer une vérité des tarifs dans le secteur à la fin avril, après les élections dans ce pays. Les usagers de l’électricité doivent s’attendre à souffrir après l’élection présidentielle. Après les délestages, ce sera à leur poche que la Senelec va s’en prendre sans trop de ménagement. C’est du moins ce que le gouvernement a pro­mis au Fonds monétaire international (Fmi), dans la lettre d’intention envoyée à la Directrice gé­nérale du Fmi, Mme Christine La­garde, en date du 2 décembre 2011, et qui peut être consultée aussi bien sur le site Internet du Fonds que sur celui de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee).

Le constat fait par les deux parties est que le plan Takkal piloté par Karim Wade pompe l’essentiel des ressources de la Nation, et qu’il est important de corriger cette situation. Le Fmi a constaté qu’«en 2011, la Société nationale d’électricité accuse de lourdes pertes qui exigeront des transferts budgétaires représentant 1,5% du Pib», du fait principalement, de l’écart entre les revenus actuels de la société et les revenus dont la Senelec a besoin pour couvrir l’ensemble de ses charges.

Ce montant qui est d’environ 100 milliards de francs Cfa, équivaut au budget du ministre de la Santé. Et «au niveau actuel des prix du pétrole et en l’absence d’ajustement des tarifs, les subventions resteront élevées en 2012 et exigeront un redéploiement des dépenses pu­bliques pour respecter l’objectif de déficit budgétaire». Mais, comme le font remarquer les fonctionnaires du Fonds monétaire, «les subventions à l’électricité bénéficient de façon disproportionnée aux con­sommateurs aisés et (…) elles risquent d’évincer les dépenses en faveur des pauvres». De plus, 2012 est une année très sensible, surtout en son premier semestre. 

Pour se prémunir sans doute d’un retour de bâton politique, «les autorités ont souligné qu’une mo­dification éventuelle des tarifs ne pourrait être envisageable qu’après les élections, mais aussi après que l’offre et la qualité du service sont rétablies», annonce le Rap­port du Fmi sur la Deuxième revue de l’Instrument de soutien à la politique économique, le programme d’appui sans décaissement, qui lie le Sénégal au Fonds.

Or, sur ce point, on peut d’ores et déjà se rassurer, car la Lettre d’intention souligne que «depuis la fin septembre», on a noté «une réduction considérable des délestages». Et le ministre d’Etat Karim Wade ne manque jamais une occasion pour répéter que les coupures que l’on note parfois sur le réseau sont le fait, non pas des délestages, mais d’une mauvaise qualité du réseau de distribution, qui serait devenu obsolète sur bien des endroits.

Donc, le gouvernement part sur le postulat que d’ici le mois d’avril prochain, la fourniture d’électricité se sera fortement améliorée en quantité et en qualité et que par conséquent, on pourra en finir avec le système des subventions. Ce qui permettra sans doute, comme le souligne le document, d’atteindre le but des pouvoirs publics, de «réduire le coût budgétaire élevé des subventions à l’électricité».



mgueye@lequotidien.sn

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