lundi 25 juin 2012

BOUCHERIE NATIONALE DU SENEGAL!

 NON ! (Par Cheikh Yérim Seck)
Non !!! Le spectacle dégoûtant que nous avons subi hier dimanche à la télévision, lors du combat de lutte opposant Tapha Tine à Bombardier, est tout sauf un spectacle sportif. C’est de la boucherie pure et simple. A interdire aux âmes sensibles et aux enfants assurément ! Un foutoir d’une violence inouïe : voilà ce qu’est devenu un sport que nous nous targuons de qualifier de national. L’argent et une compétition malsaine sont passés par là. On n’entend plus parler que de salles de musculation, à New York si possible, ça fait plus parvenu. Plus aucune intelligence de combat, pas du tout nécessaire dans ce milieu de gladiateurs décervelés, où seule comptent la force et la puissance des coups. Ardo, le médecin des arènes, est devenu une star et même un motif à quolibets. « Je vais l’envoyer chez Ardo », dit-on, pas « je vais lui faire une prise ». Cette violence que l’on a vue ce dimanche est NOTRE violence, juste déléguée à des brutes d’un genre nouveau. Si des reporters exultent en présentant cette sanglante parodie de combat comme un grand moment de télévision sportive, c’est à désespérer de la valeur éducative du sport. Non !!! La lutte ce n’est pas de la boucherie et une orgie sanglante. Non !!!! La lutte ce n’est pas cette vulgaire mise en scène de gris-gris qui laissent croire à nos jeunes que celui qui gagne est celui qui a le meilleur marabout. Non !!! Ce n’est pas de la lutte lorsque des spectateurs crient aux anges parce que les arbitres donnent la victoire au moins sanguinolent des deux lutteurs. Qu’attend-t-on ? Qu’il y ait mort d’homme dans l’arène ? Qu’attend-t-on quand on voit ces lutteurs, gonflés à certainement autre chose que du lait de vache, tomber en syncope sur leurs lieux d’entraînement et mourir comme ce Tyson Junior à 23 ans d’un malaise cardiaque ? Parlera-t-on de dopage à ce moment-là ? Il sera trop tard. Ce que les arènes offrent aujourd’hui est obscène, et plus obscène encore est le commentaire des commentateurs qui se font une joie de voir autant de sang devant eux. La lutte n’est pas ce lieu où, bardés de gris-gris et dégoulinant de potions maraboutiques, les lutteurs osent se concentrer le temps d’une inadéquate fatiha. Il est vrai que l’on a vu Gris Bordeaux faire deux rakkas le torse nu dans les arènes et ce geste impie n’a gêné personne. Il faut sévir et vite réglementer ce sport qui va se consumer de l’intérieur par appât des gains qui y sont distribués et qui attirent de plus en plus de jeunes qui pensent que c’est celui qui cogne le plus fort sur la tête de son adversaire qui est le plus fort. Et non celui qui, comme c’est le cas dans toutes les nations avancées, a la tête pleine et bien faite. Non !!! Nous n’avons pas qu’un destin de mastodonte friand de sang à offrir à nos enfants ! Ce spectacle abrutissant qui pollue les télévisions et contamine la société est l’un des plus graves facteurs de régression de notre pays !!! On ne doit pas apprendre à lutter mais à pouvoir prendre part à la compétition mondiale de l’intelligence. Le Sénégal a besoin non pas du choc des muscles mais du bouillonnement des matières grises. Ne nous donnez plus à voir ce spectacle d’un tout autre âge. Celui du Moyen-Âge. Celui du temps des barbares.
C. Y. Seck

mercredi 20 juin 2012

Play-offs (Finales) : Miami creuse l'écart face à Oklahoma City


Miami se rapproche du titre. Le Heat a engrangé mardi sa troisième victoire face à Oklahoma City en finale NBA. Les partenaires de LeBron James (26 points) et Dwyane Wade (25 points) se sont imposés 104-98 sur leur parquet de l'AmericanAirlines Arena et prennent leurs distances dans la série (3-1).

Play-offs (Finales) : Miami creuse l'écart face à Oklahoma City, BASKET-NBA / PLAY-OFFS (FINALES), NBA

Miami y est presque. Porté par LeBron James (26 points) et Dwyane Wade (25 points), le Heat a pris mardi le meilleur sur Oklahoma City lors du match 4 des Finales NBA. Sur leur parquet de l’AmericanAirlines Arena, les Floridiens se sont de nouveau montrés intraitables (104-98). Les hommes d’ Erik Spoelstra viennent ainsi d’aligner trois succès de rang et prennent le large dans cette série (3-1). Ces derniers ne sont plus qu’à une victoire du titre de champion. Malgré les 43 points de Russell Westbrook, le Thunder n’est jamais parvenu à prendre le dessus sur le rouleau compresseur floridien.

Oklahoma donne le ton

Pourtant, OKC avait réalisé une très belle entame de match. Sous l’impulsion de Kevin Durant, le tombeur de San Antonio en finale de la Conférence Ouest comptait alors 17 points d’avance dans le premier quart temps (19-33). Les hommes de Scott Brook faisaient ainsi parler leur adresse aux shoot (62,5%) et leur puissance à l'intérieur pour prendre rapidement le Heat à la gorge. Piqués au vif, les joueurs de la côte Est revenaient avec de biens meilleures intentions à l’orée du deuxième quart-temps. Norris Cole se payait le luxe d’inscrire deux paniers primés dès la reprise. Ce qui avait le don de réveiller ses partenaires qui enfilaient alors les paniers. Résultat, le Thunder prenait l’eau de toute part et encaissait un sévère 16-0.

LBJ sur une jambe

Miami était bien de retour dans ce match 4 (35-35). Les exploits de Westbrook permettaient néanmoins à OKC de virer en tête à la pause (46-49).  Une avance de courte durée puisque le Big Three du Heat remettait rapidement les machines en marche. Ces derniers profitaient des largesses défensives d’Oklahoma pour se détacher pour la première fois de la rencontre. Reste que Westbrook n’avait pas dit son dernier mot et inscrivait 13 points consécutifs pour ramenait sa formation à hauteur de son hôte de la soirée à six minutes de la fin (90-90). Mais LeBron James, légèrement touché à la cuisse droite, scorait le panier à trois points du match qui scellait la victoire du Heat avant que Chalmers n’aggrave le score juste avant le buzzer (104-98). Miami est désormais tout proche du sacre. Le match 5 disputé en Floride s’annonce décisif.

lundi 18 juin 2012

Selon des études scientifiques, l'ordinateur portable connecté au wi-fi endommage le sperme!

L'auteur
Edouard Orozco
Une nouvelle étude suggère que ce n'est pas tant la chaleur produite par l'ordinateur mais plutôt le signal wi-fi qui est nuisible à la qualité du sperme. Des tests plus poussés devront toutefois être menés avant d'alarmer la population des über-connectés, précisent les auteurs.
"Ne mettez pas votre laptop sur vos genoux", rabâche-t-on aux hommes depuis des années. La raison de cette mise en garde était que la chaleur produite par un ordinateur portable placé trop près des parties génitales pouvait nuire aux spermatozoïdes et réduire la fertilité masculine. Le lien entre température trop élevée et infécondité a été démontré depuis longtemps par les urologues. Ils recommandent ainsi aux patients souffrant d'hyperthermie scrotale d'éviter "les bains chauds et le port de sous-vêtements serrés en tissus synthétiques".
Pouvant provoquer une augmentation de la température des bourses de 2,5 degrés au bout d'une demi-heure d'utilisation, l'ordinateur portable est un ennemi encore plus redoutable pour l'homme désireux de procréer. Pourtant, la chaleur ne serait pas le facteur le plus néfaste, avance une étude publiée par le Fertility and Sterility journal et reprise par le Telegraph, qui a placé des échantillons de sperme sous des ordinateurs non connectés et connectés à l'internet sans fil afin de comparer les résultats.
Selon les tests menés par cette équipe composée de chercheurs américains et argentins, si la chaleur est effectivement nuisible pour le sperme, les radiations électromagnétiques produites par le wi-fi sont encore plus dommageables, impactant à la fois la mobilité et le code génétique des spermatozoïdes.
"Nos données suggèrent que l'utilisation d'un ordinateur portable connecté à l'internet sans fil et positionné près des organes reproducteurs masculins pouvait réduire la qualité du sperme humain", a déclaré le Dr. Conrado Avendano, qui a mené l'étude. "A l'heure qu'il est, nous ne savons pas si cet effet est induit par tous les ordinateurs connectés au wi-fi ni quelles conditions d'utilisation intensifient cet effet".
Les tests effectués sur des échantillons provenant de 29 hommes en bonne santé, âgés de 26 à 45 ans, ont révélé que 25 % des spermatozoïdes placés sous un ordinateur connecté au wi-fi pendant 4 heures avaient cessé de bouger, tandis que 9 % avait vu son ADN endommagé. Des chiffres qui tombent à 14 % et 3 % sur les échantillons éloignés du wi-fi.
L'écart est suffisamment significatif pour être noté, mais le Dr. Avendano souligne qu'il s'agit là de tests effectués dans un cadre artificiel et qu'il n'y a pas encore lieu de trop s'inquiéter. De nouveaux tests en conditions réelles (c'est-à-dire avec des patients utilisant vraiment un ordinateur sur leurs genoux, pas du sperme dans des fioles) devraient nous en dire plus sur ce fléau potentiel. Ce ne serait pas du luxe vu l'essor des ordinateurs portables, tablettes et autres smartphones recourrant à l'internet sans fil.
Rappelons enfin que la surélévation de l'ordinateur ou le recours à une housse de protection ne réduit pas la chaleur produite par l'appareil, et qu'il en est probablement de même pour les ondes wi-fi.
Par Edouard Orozco

Les 10 coups d'Etat qui ont changé l'Afrique



10 - Togo, 13 janvier 1963: Sylvanus Olympio, père de l’indépendance abattu

En avril 1960, quand le protectorat français obtient enfin le droit de disposer de son destin, c’est ce cadre international, déjà Premier ministre, qui est perçu comme le prétendant naturel à la présidence de la toute jeune République du Togo.
Parlant six langues, ce métis de sang à la fois brésilien, nigérian et togolais n’a pas ménagé ses forces et ses réseaux diplomatiques pour obtenir l’indépendance. La souveraineté acquise, il multiplie les vexations à l’égard de l’ancienne puissance tutélaire, diversifiant ses partenaires économiques et financiers, poussant la volonté d’autonomie jusqu’à envisager la sortie de la zone franc
Courant 1962, il commet l’acte qui servira de prétexte à sa déchéance. Il refuse de réintégrer dans la petite armée togolaise, un groupe d’officiers togolais ayant combattu pour la France en Algérie. Parmi ces démobilisés rentrés au pays et livrés à un désœuvrement soudain, un certain Etienne Eyadema Gnassingbé. Il sera le bourreau d’Olympio.
Dans la nuit du 12 au 13 janvier 63, ces demi-soldes furieux et bien armés prennent d’assaut la maison du président paisiblement occupé à rédiger la charte de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). Alerté, Olympio  se réfugie dans la cour de l’ambassade américaine qui jouxte sa résidence. Il en est délogé par les putschistes qui lui enjoignent de quitter les lieux. Il refuse, on le tue.
«Je l’ai abattu parce qu’il ne voulait pas avancer. Le jour se levait et les gens commençaient d’arriver. Ça pouvait faire un incident. Alors j’ai tiré», se bornera à dire le sergent-chef Eyadema qui se vantera longtemps du forfait.
A la place de Sylvanus Olympio, les militaires placent à la tête de de l’Etat son… beau-frère, et adversaire politique, le très francophile Nicolas Grunitzky, démis 4 ans plus tard par le même Eyadema qui s’installera au pouvoir pour quatre décennies. Ce 13 janvier 1963, à l’aube, le soleil des indépendances a comme une teinte rouge sang. L’Afrique vient de vivre son premier coup d’Etat meurtrier. Le premier d’une longue liste, hélas.

9 - Ethiopie, 12 septembre 1974: la disgrâce de l’empereur Haïlé Sélassié 1er

Pour ses sujets éthiopiens et tous les «rastafari» du monde, le Négus (roi) avait autant de titres qu'une divinité: «Seigneur des Seigneurs», «Lion conquérant de la Tribu de Juda», «Lumière du Monde», ou encore «Élu de Dieu.» Bref, le véritable messie pour ses adeptes, en lieu et place du Jésus chrétien.
La similitude christique s’arrête là. Car, au grand désarroi de ses «disciples», le dernier empereur d’Ethiopie n'a pas ressuscité.
«Le mythe est toujours là (…) Hailé Sélassié est toujours en vie, avec nous. Son legs est toujours avec nous, il a donné un prestige international à l'Ethiopie et a été un empereur réformateur en modernisant notamment le système éducatif».
plaidait à l'Agence France Presse l’universitaire Indrias Getachew, le jour des funérailles publiques du monarque, le 2 novembre 2000, 25 ans après son décès, dans la captivité.
Couronné «négus negest» (roi des rois, en amharique) en 1930, Haïlé Sélassié 1er gouverne déjà depuis deux ans l’Ethiopie. En 1936, il est contraint à l’exil à la suite de l’invasion des troupes fascistes de l’Italie mussolinienne. De retour au pays reconquis en 1941, il symbolise alors la résistance à la colonisation italienne, «résistance à laquelle se sont identifiés bon nombre de mouvements d'indépendance», explique l'historien britannique Richard Pankhurst.
Mais au fil du temps, on reproche à ce «sage de l’OUA», l'Organisation de l'Unité Africaine créée en 1963 avec siège dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba dont il est initiateur, son exercice absolutiste du pouvoir. Sa gestion de l'exaspération estudiantine et de la terrible famine qui survient dans le nord-est du pays (200.000 morts) est jugée désastreuse.
Un jour de septembre 1974, un comité militaire marxiste dirigé par le futur dictateur Mengistu Hailé Mariam dépose le Négus et institue la loi martiale.
L'empereur est emprisonné, la monarchie abolie peu avant son trépas l’année suivante. Décrétée «naturelle», la mort de l'ultime Négus alimente encore aujourd’hui des suspicions.

8 - Centrafrique, 20 septembre 1979: Jean-Bedel Bokassa, mégalomane déchu

Il était une fois, sur les rives de l’Oubangui, un chef d’Etat qui rêvait du statut impérial. Le 4 décembre 1977, avec l’approbation complaisante de la France, Jean-Bedel Bokassa décide de faire de son rêve une réalité en s’autoproclamant «Empereur de Centrafrique.»
La cérémonie, d’un faste grotesque, tente risiblement de correspondre au sacre napoléonien de 1804. Et ce jusque dans les symboles: tenue, couronne, sceptre, trône qui sont confectionnés par les artisans français mis à la disposition du despote. Qu’importe si tout cela a coûté près de 100 millions de francs français de l'époque (15 millions d'euros), «Sa majesté impériale», ne regarde pas à la dépense.
Bokassa était pourtant considéré comme un homme du peuple à son accession au pouvoir par… un coup d’Etat en 1965. Ancien officier supérieur de l’armée française, décoré de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre pour ses faits d’armes durant les guerres mondiale (seconde), d’Indochine et d’Algérie, Bokassa se veut réformateur.
Mais en 1979, le dictateur brutal envers son peuple (tortures, exécutions) est devenu impopulaire. Cette année, il fait réprimer dans le sang une simple manifestation de lycéens. On l’accusera même d’anthropophagie à cette occasion, réputation tenace qui lui valut le sobriquet d’«Ogre de Berengo» (du nom de son palais).
C’est la répression de trop. Le 21 septembre 1979, alors qu’il est en visite en Libye, Bokassa est renversé par les services secrets français lors de l’opération «Barracuda». A sa place, on installe son prédécesseur et cousin David Dacko qui rétablit la République.
«Seul Bokassa a tué? Les autres n'ont-ils pas tué? Non vraiment, il faut être juste... On m'a présenté comme un monstre en inventant cette histoire de cannibalisme parce qu'on voulait ma peau. C'est cela la vérité», dira plus tard, en guise de défense, Bokassa déchu.
Condamné à mort en 1987, puis à la prison à vie, il est finalement gracié. 14 ans après son décès, en 1996, il est «réhabilité dans tous ses droits» par l'actuel président, François Bozizé.

7 - Burkina Faso, 15 octobre 1987: l’espoir est assassiné avec Thomas Sankara

«Malheur, à ceux qui bâillonnent le peuple!», c’est sur cette sentence, terrible, que Thomas Sankara démissionne avec fracas, en 1982, de son poste de secrétaire d’Etat à l’Information.
Les Burkinabè s'en souviendront. Tout comme ils se souviennent de la conduite héroïque du jeune officier lors de la courte et pathétique guerre qui opposa la Haute-Volta au Mali, en 1974.
Né en 1949, Thomas Isidore Noël Sankara est un capitaine de l’armée voltaïque très en vue au début des années 80.
Sa conscience politique bien forgée, teintée de marxisme, lui permet d’exercer un leadership idéologique sur la nouvelle génération d’officiers. Lors du coup d’Etat qui suit de près sa démission, il est désigné Premier ministre. Mais l’homme est incontrôlable. Déjà, il dérange les hauts-lieux françafricains qui réclament sa tête. La nouvelle de sa mise aux arrêts en mai 1983 plonge Ouagadougou dans un climat quasi insurrectionnel.
Libéré par ses camarades menés par son bras droit et éternel numéro deux, Blaise Compaoré, Sankara prend le pouvoir. La révolution démocratique et populaire est proclamée. Quatre années durant, l’autosuffisance alimentaire, l’éducation, la santé et la promotion de la femme sont érigées en priorités. Avec des résultats probants. Des initiatives audacieuses sont prises, quitte à verser parfois dans l’aventure politique. Volonté de renouveau: le pays est rebaptisé Burkina Faso, la «patrie des hommes intègres.»
Mais le révolutionnaire se fait beaucoup d’ennemis. En visite officielle à Ouagadougou, en novembre 1986, le président français François Mitterrand a affronté verbalement Thomas Sankara. Du guide libyen, Mouammar Kadhafi, ancien parrain, Sankara refuse la tutelle. Tout comme celle de l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny, doyen régional.
Au plan national, la chefferie traditionnelle et la bourgeoise sont frustrées par la réduction de leurs privilèges. Compaoré, le frère jumeau, devenu adversaire, cache à peine ses volontés putschistes.
Dans l’après-midi du 15 octobre 87, ses hommes investissent l’état-major du Conseil national de la révolution, où le président du Faso est en réunion. Entendant les tirs, Sankara rassure ses camarades apeurés: «Restez-là, c'est moi qu'ils veulent!».
Les mains en l’air, le capitaine sort. Il est aussitôt criblé de balles. Son corps, enterré à la hâte, avec ceux de ses 12 compagnons d’infortune, est honoré par une foule de courageux. Le nouveau régime démantèle la révolution. Partout sur le continent, la jeunesse inspirée par le modèle s’indigne. Jusqu'au Cameroun, la rue pleure. Momentanément, une partie de l'Afrique vient de perdre espoir.

6 - Tunisie, 7 novembre 1987: Habib Bourguiba le père de la nation vieilissant est déposé

Militant nationaliste, Habib Bourguiba (1903-2000) a traversé le 20ème siècle, marquant l’histoire de la Tunisie de son empreinte. Avocat de formation, il mène une lutte inlassable pour que la Tunisie accède à la pleine souveraineté, engagement qui lui vaudra emprisonnements répétés et exils forcés. La lutte accompagnée de diplomatie aboutit en mars 56. Un an plus tard, Bourguiba devient le premier président de la République tunisienne.
Sitôt élu, il se montre réformateur. Il veut un Etat moderne aussi bien sur le plan économique que sociétal. On retiendra de lui ses décisions dites «progressistes»: interdiction de la polygamie, autorisation du divorce et de l’avortement. Laïcité oblige, les autorités religieuses voient leur pouvoir réduit.
Cependant, le pays n’échappe pas au marasme économique dans les années 70 et à son corollaire, la montée progressive de l’islamisme. Ayant une très haute idée de lui-même, Bourguiba se fait président à vie en 1974. Son état de santé, pourtant, ne rassure pas. On dit le leader faiblissant de moins en moins lucide et on soupçonne son épouse, Wassila, de gouverner à sa place.
C’est sur ses doutes que son Premier ministre, Zine El-Abidine Ben Ali, décide d’intervenir en perpétrant un «coup d’Etat médical» le 7 novembre 87. Certifié sénile par des rapports médicaux, Bourguiba est déposé avec ménagement par son numéro deux qui prend le pouvoir en tant que successeur constitutionnel.
Assigné à résidence à Monastir, sa ville natale, Bourguiba mettra 13 ans à y mourir. Enterré dans le somptueux mausolée qu’il s’y est fait construire de son vivant, «le père de la Tunisie moderne» est honoré, une dernière fois par des funérailles nationales.

5 - Liberia, 9 septembre 1990: Samuel Doe ou la sauvage exécution d’un barbare

Il n’aura pas voulu se montrer magnanime, il n’y aura aucune indulgence pour lui non plus. Samuel Kanyon Doe a fini comme il a gouverné, dans la cruauté.
Le souvenir est encore vif dans la mémoire collective africaine de l’interminable supplice infligé au président libérien lors de sa destitution en septembre 1990.
La lente torture et les mutilations qu’il subit sont filmées en même temps qu’elles se déroulent sous le regard goguenard du rebelle Prince Yormie Johnson, son vainqueur, qui le fait finalement exécuter. Aujourd’hui encore, ces images circulent.
A son arrivée au pouvoir, en avril 1980, la figure du sergent Samuel Doe, 29 ans, est inconnue du grand public. Même William Tolbert, le président démis, n’avait pas vu venir ce putsch quand il est étranglé dans son lit. Ses ministres, tous arrêtés, sont fusillés en public sur les plages de Monrovia après un jugement expéditif.
De telles exécutions sommaires rythmeront les années de terreur du régime Doe (1980-1990), qui perpétue les pratiques de corruption pourtant dénoncées par lui. Premier «autochtone», à diriger le pays jusque-là sous la domination des Américano-Libériens (descendants d’esclaves affranchis), le militaire de l’ethnie Khran se rend progressivement impopulaire. De nombreuses tentatives de coups d’Etat contre lui échouent.
En décembre 1989, la rébellion du «National Patriotic Front of Liberia» (NPLF) de Charles Taylor éclate. Elle conquiert rapidement l’essentiel du pays jusqu’à pénétrer la capitale Monrovia. Acculé, Samuel Doe se laisse alors abuser par une proposition de rapprochement de Prince Johnson, ancien allié de Taylor, qui a créé sa rébellion dissidente. Le général président est cueilli dans un piège mortel. La suite est connue. La guerre civile, une des plus meurtrières du continent, elle, ne fait que commencer.

4 - Mali, 26 mars 1991: la chute de Moussa Traoré, le tyran

Le sommet franco-africain de la Baule de 1990 aura-t-il eu raison de deux décennies de pouvoir au Mali? Le régime dictatorial de Moussa Traoré (1969-1991) est l’un des premiers à tomber après le célèbre discours du président François Mitterrand du 20 juin 1990 à La Baule, conditionnant l’octroi de l’aide française au développement à un (véritable?) processus de démocratisation.
A la fin des années 80 et à l’orée d’une nouvelle décennie, les Maliens n’en peuvent plus d’un Etat policier qui pendant plus de 20 ans s’est illustré par son impéritie à doter le pays d’une vraie économie. Ils réclament le multipartisme. En clair, la possibilité d’une alternance à un régime faiblissant, laxiste face aux graves sécheresses qui ont sévi en 1972-73 et 1984-85.
Jusqu’ici, le parti-Etat, système assurant la réélection systématique du lieutenant sur des scores soviétiques, n’avait pas permis à la contestation sociale de s’exprimer.
Certes, les Maliens avaient bien manifesté en 1977 lors des funérailles de Modibo Keïta, premier président (1960-68) et père de l’indépendance malienne fauché par un putsch de Traoré, mais de tels mouvements d’humeur ont rarement été possibles. En 1980, une grève scolaire et étudiante est durement réprimée.
«Invincible» pendant la première décennie de son règne, le militaire déjoue toutes les tentatives de coups d’Etat (1969, 71, 75, 78) dont les auteurs sont condamnés à mort, ou embastillés à vie.
Mais en mars 91, alors qu’il est occupé à mater dans le sang une agitation étudiante, le désormais général ne voit pas venir une action militaire qui conduit à son arrestation. Les putschistes placent à leur tête, Amadou Toumani Touré, le «soldat démocrate». Il promet des élections et s’exécute 9 mois plus tard. Le Mali est sur les rails d’une démocratisation unanimement acclamée.
Quant à Traoré, condamné à mort, il est gracié en 2002 et s’attache à vivre pieusement retranché dans un quartier de Bamako. Avec quelques privilèges dus à son rang passé.

3 - Zaïre, 17 mai 1997: Mobutu Sese Seko, vieux roi Léopard, est chassé

Grandeur et décadence du personnage ont suscité un éloquent documentaire biographique: «Mobutu, roi du Zaïre» réalisé par le Belge Thierry Michel. Il relate comment un sous-officier, journaliste à ses heures, gravit les échelons de la hiérarchie administrative et militaire à l’occasion d’un mouvement national dans lequel il s’inscrit tardivement. Se rendant incontournable, il réussit à se poser en arbitre de querelles politiques qu’il tourne en sa faveur par un coup d’Etat, en 1965.
Parvenu au pouvoir, il s’approprie avec cynisme l’aura du défunt artisan de l’indépendance, le charismatique Patrice Lumumba, qu’il a pourtant livré à ses bourreaux belges et katangais, en 1961. Américains, affirment certains, qui voient dans la neutralisation de l’ancien Premier ministre une injonction de la CIA, peu désireuse de voir le communisme s’implanter au centre de l’Afrique.
Car c’est en garant des intérêts occidentaux dans la région que le régime Joseph-Désiré Mobutu s’inscrit dans la durée, en plein contexte de guerre froide. En contrepartie, on ferme les yeux sur sa gouvernance: régime de parti unique, despotisme, culte de la personnalité, corruption endémique qui font du dirigeant et de son sérail des milliardaires. Côté face, c’est la révolution nationale, le Congo est rebaptisé Zaïre en 1971.
1989, le mur de Berlin s’effondre et avec lui les stratégies d’alliance. Discours de la Baule oblige, la contrainte du multipartisme est inévitable. L’affaiblissement du Maréchal-président qui doit partager le pouvoir est visible aux yeux de tous. En 1996, une rébellion venue de l’est et soutenue par le Rwanda éclate. Une de celles qu’on n’arrête pas.
En mai 97, les troupes de Laurent-Désiré Kabila entrent dans Kinshasa livrée au pillage. Le «Léopard du Zaïre» est obligé de fuir le 17 mai 1997. Il n’avait plus de dents pour résister. Au moins ses ennemis n’auront pas eu sa peau. Malade, il s’éteint quelques mois plus tard à Rabat, au Maroc.

2 - Côte d’Ivoire, 24 décembre 1999: Henri Konan Bédié, l’héritier destitué

Se croyait-il destiné à gouverner indéfiniment? En bon dauphin (constitutionnel) Henri Konan Bédié (HKB) s’assure que son statut de successeur ne sera pas remis en cause, à la mort du président Félix Houphouët-Boigny, en décembre 1993.
Il lui faut disqualifier son rival Alassane Dramane Ouattara qui a fait figure de véritable régent du royaume éburnéen en tant que Premier ministre (1990-1993) d’un patriarche vieillissant après des décennies de règne. A ces fins, il lance le concept d’«ivoirité». Une idée restrictive de l’identité nationale, excluant nombre d’Ivoiriens de la nationalité et Ouattara de la prétention à la succession, loi électorale à l’appui.
Le «Sphinx de Daoukro» (son village), tel qu’on le surnomme, vient d’ouvrir la boîte de Pandore. Les crispations xénophobes et ethnicistes s’exacerbent à la faveur de l’avènement d’une idéologie nauséabonde promue par d’obscurs universitaires. Viendront s’y greffer, clivages religieux et régionaux.
Ce climat sociétal coïncide avec la fin du «miracle économique ivoirien.» Dans ce contexte social délétère où accusations de tribalisme et de mauvaise gestion fusent à l’égard d’HKB, survient une mutinerie bien vite transformée en putsch un jour de réveillon.
Mené par le général Robert Guéï qui prétend être venu «balayer la maison», ce coup d’Etat du 24 décembre 1999, surprend l’opinion africaine et internationale tant il intervient dans une mer de stabilité, de calme et de paix au sein d’un océan ouest-africain tourmenté.
C’est le début d’une longue période de troubles. S’ensuivront une présidentielle «calamiteuse», une rébellion venue du nord puis une partition du pays qui ne prendra fin qu’en même temps la crise postélectorale de 2011-2012.

1 - Madagascar, 17 mars 2009: La rue pousse Marc Ravalomanana à la sortie

En ce début d’année 2009, Antananarivo semble unanime pour réclamer le départ du président Ravalomanana, pourtant réélu fin 2006. On lui reproche, entre autres, de mêler intérêts publics et privés. Il reste, il est vrai, patron d’un des plus grands groupes agroalimentaire du pays.
Deux mois durant, la capitale est sous le coup d’une agitation entretenue par son jeune maire, Andry Rajoelina. Mi-janvier, fort de sa popularité et du soutien de ses partisans rassemblés en masse sur la place du 13 mai, il réclame la démission du chef de l’Etat. Sûr de lui, le surnommé «TGV», en référence à son mouvement «Tanora Gasy Vonona» signifiant «Jeunes Malgaches prêts», pousse la hardiesse jusqu’à se proclamer à la tête d’une Haute-Autorité de transition. Le coup de force n’est pas loin.
Les manifestants, encouragés à la marche sur le palais présidentiel le 7 février pour y installer l’édile frondeur subissent des représailles qui feront 30 morts et plus de 200 blessés. Rajoelina doit se réfugier à l’Ambassade de France, d’ores et déjà suspecte d’une certaine complaisance à son égard.
Le 8 mars, une mutinerie de militaires d'une base proche de la capitale prend la tête de l'armée et accélère le cours des évènements. Ils contraignent Ravalomanana à la démission. Le 17 mars, ce dernier remet le pouvoir à un directoire militaire qui s’empresse aussitôt de le transférer à son rival.
La communauté internationale condamne ce qu’elle indexe comme un «Coup d’Etat», malgré une tentative de légitimation du pouvoir de Rajoelina par la Haute Cour Constitutionnelle de Madagascar. TGV part en quête de cette reconnaissance et se donne deux ans pour organiser des élections.
Les Malgaches attendent toujours. Exilé comme nombre de ses prédécesseurs (notamment Didier Ratsiraka), Marc Ravalomanana, lui, attend encore de pouvoir faire son grand retour. Et récupérer, pourquoi pas, ce pouvoir qu’il a perdu.
Malik Delwendé Ouedraogo

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jeudi 14 juin 2012

Rapport scandaleux de la Banque Mondiale sur les dépenses publiques du Sénégal: la dette flambe de 350 à 11750 milliards de FCFA de 2000 à 2010


De 700 millions de dollars US (350 milliards de FCfa) en 2000, les dépenses du Gouvernement (hors dette) se sont accrues à plus de 1750 milliards de FCfa (3,5 milliards de dollars) en 2010 soit une augmentation de 120%. Toutefois, non seulement cette performance dans les dépenses publiques cache mal un important déséquilibre géographique, mais elle est de loin, en termes d’indice de développement humain(Idh), en-deçà de la moyenne des pays qui ont le même niveau de dépenses publiques par tête… et le gap se creuse.



Rapport scandaleux de la Banque Mondiale sur les dépenses publiques du Sénégal: la dette flambe de 350 à 11750 milliards de FCFA de 2000 à 2010

De 2000 à 2010, les dépenses du gouvernement ont augmenté de 350 milliards de FCfa à 1750 milliards de FCfa, évoluant ainsi (en termes réel) de 120% au cours de la dernière décennie. Une réalisation que le gouvernement de Abdoulaye Wade doit à une récente performance macro-fiscale saluée par la Banque mondiale, à travers un rapport rendu public ce mercredi 13 juin 2012 à Dakar.  Un rapport qui fait droit à « une décennie d’efforts réussis » en matière de mobilisation de revenus renforcée par une croissance économique positive, « bien qu’irrégulière » ; une stabilité dans la contribution des bailleurs, et, à un degré moindre, un allègement de la dette.

Les « efforts réussis » sont d’autant plus importants que, parmi les trois principales catégories de ressources qui financent les dépenses publiques (les recettes intérieures, les subventions et les emprunts), la contribution des recettes intérieures représente la plus grande part : la hausse des recettes intérieures représente plus de 60% de la hausse des dépenses. En revanche, le ratio recettes fiscales/PIB s’est établi à 19,7% en 2010 (contre 18% en 2000), et reste le plus élevé dans l’espace de l’Union Monétaire et Economique Ouest Africaine (UEMOA).

Avec les intérêts sur la dette, les dépenses globales du Gouvernement ont atteint 27% du PIB en 2010, représentant ainsi et globalement, le niveau moyen des quatre dernières années, comparé au 20% du PIB atteint dix années auparavant. Les initiatives réussies de réduction de la dette [PPTE (2004) et IADM (2005)], combinées avec une politique d’endettement « bien maîtrisée », ont ainsi valu au Sénégal une baisse, en termes réels, de près de 25% du service de la dette lors de ladite décennie.

C’est une performance car, comme le font remarquer les experts de la Banque mondiale, si le budget du Sénégal avait eu la même proportion de service total de la dette en 2010 qu’en 2000, le service de la dette publique aurait dépassé 335 milliards de FCfa (670 millions de dollars), contre 116,5 milliards de FCfa (233 millions de dollars) réellement dépensés en 2010, selon les experts de la Banque mondiale qui émettent toutefois un bémol notamment sur une éventuelle hausse des emprunts qui, entraînerait vraisemblablement une hausse du service de la dette. Ce d’autant plus que l’importance des deux derniers facteurs (stabilité dans la contribution des bailleurs, et, à un degré moindre, allègement de la dette) est censée diminuer au fil du temps.
Il n’empêche, malgré une croissance cumulée de la population de 30% lors des dix dernières années, les dépenses publiques par habitant ont augmenté de près de 70%.

C’est à ce niveau que le tableau se noircit pourtant, avec une répartition géographique de ces dépenses plutôt déséquilibrée.
Parents pauvres
Avec plus de 56% des dépenses publiques et dépense en capital sur ressources externes, la région de Dakar concentre l’essentiel des efforts du gouvernement. Avec 7% des dépenses, la région de Saint-Louis vient après Dakar alors que Diourbel et Thiès reçoivent 6%. Les auteurs du rapport de faire remarquer que Diourbel présente un « exemple intéressant » de région où les dépenses publiques sont globalement importantes relativement aux autres régions, bien que montrant des différences importantes selon les secteurs.

Dans cette répartition, les régions les plus mal loties sont Louga, Fatick, Matam et Tambacounda.

A la concentration géographique évoquée des dépenses publiques, s’ajoute une concentration réelle sur l’ensemble des secteurs stratégiques notamment dans ceux de la santé et de l’éducation pour lesquels Dakar reçoit un peu plus de la moitié des dépenses sociales. Un déséquilibre entre Dakar et les autres régions qui a même tendance à s’aggraver au cours de l’exécution du budget, notent encore les rapporteurs. Quid des raisons de cette concentration ?
Les actes modificatifs de la loi de finances, notamment ceux de la loi de finances rectificative 2009 qui est largement défavorable aux régions, sont avancés comme raisons.

Sauf que cette « concentration » de la dépense publique n’est pas la seule source d’inéquité. C’est du moins ce qu’à fait entendre Mme Miria A. Pigato, Directrice du département gestion économique et réduction de la pauvreté-Afrique de l’Ouest, à la Banque mondiale, selon qui, « la concentration de la population dans cette région n'explique pas tout ».

Aussi, la politique du gouvernement, en matière de subventions, en particulier dans le secteur de l'énergie, constitue également, selon Mme Pigato, « une source d'inéquité de la dépense publique. » Des subventions qui auraient dépassé 7% du PIB sur la période 2005/2011 et, regrette Mme Pigato, « elles ne soient pas orientées vers les pauvres. » Des pauvres qui représentent la moitié de la population et qui ne recevraient que 15% de ces subventions dont ne profiteraient que 20% des populations les plus riches. L’inefficience et l’inéquité qui découlent de ces subventions ont par ailleurs été soulignées par le ministre de l’Economie et des finances, Amadou Kane, soulignant ainsi « l'incapacité » des outils de politiques publiques à aider la population dans son ensemble, et les pauvres en particulier à faire face aux chocs.

Il apparaît ainsi que si le poids d'un Etat dans une économie peut se mesurer par la part de ses dépenses publiques dans le Produit Intérieur  Brut (PIB), une utilisation efficace des dépenses publiques exige une connaissance et une prise en compte efficace de leurs répercussions économiques.
 
Avec Sudonline

Mamadou Sakhir Ndiaye

Jeudi 14 Juin 2012

mardi 5 juin 2012

CONVOQUE AU PARQUET: Ousmane Ngom défie le juge


Ousmane Ngom, l’ex ministre de l’intérieur, a boudé le juge du parquet général, au motif qu’il a longtemps attendu sans être auditionné. Il a quitté les lieux, avec la décision de ne plus déférer à la convocation de la gendarmerie.

Convoqué hier, lundi 4 juin,  au parquet général, dans l’affaire de l’assassinat de l’étudiant, Mamadou Diop, lors des manifestations de l’opposition et des organisations de la société civile à la Place de l’Obélisque, Me Ousmane a quitté les lieux sans qu’il ne soit entendu par le juge L’ex ministre de l’intérieur prétend qu’il a longtemps attendu sans qu’il ne soit interrogé. D’ailleurs, il dit prendre la décision de ne plus déférer à une convocation et demande à ses camarades libéraux d’en faire autant :  « J’invite tous les responsables du parti démocratique sénégalais (Pds) à ne plus répondre à une convocation de la gendarmerie d‘ici les législatives. C’est un combat politique qu’on nous impose et nous ferons face, pour apporter la réplique appropriée », confie Me Ousmane Ngom à nos confrères de Walf Tv.

Pour sa convocation au tribunal, l’ex ministre de l’intérieur avance : « Ils m’ont convoqué au tribunal sans même confectionner un dossier. Je suis député, je ne répondrai plus à une convocation d’ici les élections. C’est de la politique, toutes ces agitations. La campagne électorale, va démarrer la semaine prochaine. Je n’ai plus le temps, on va battre campagne pour aller vers les législatives ».

La veille, à Saint-Louis, Ousmane Ngom a lancé un appel aux militants de former un bouclier autour des responsables libéraux inquiétés par les audits. A l’en croire, les audits sont une campagne électorale déguisée. Rappelons que le Président Macky Sall avait répondu récemment aux agitations de l’ex ministre de l’intérieur : « J’ai entendu Ousmane Ngom di telli telli (s’agiter).Il n’y a pas à se presser, les audits seront faits et la loi sera égale pour tout le monde que cela soit du pouvoir ou de l’opposition. Car, qu’on me réélit ou pas, cela m’importe peu parce que je suis en mission. On n’a pas besoin d’accuser quiconque, mais les services de l’Etat font le travail et la justice sera saisie si nécessaire.»
Bacary Domingo Mane/sudonline.sn

lundi 4 juin 2012

Contribution de Mr "Faal Foolly"!!!!!!!

Nul n'est indispensable pour servir l’État
Une nouvelle fois, l’opinion publique s’est émue à juste titre des sommes très élevées versées à quelques haut fonctionnaires de la magistrature et aussi de l'université, des dirigeants d'agences pléthoriques sous l'ancien régime. Aussitôt, hommes politiques, leaders d'opinions, représentants de syndicats prennent des positions tranchées et formulent des propositions, non préparées, conçues sous le coup de l’émotion et, donc, inappropriées. Même s’il ne concerne qu’une infime minorité de cas, le problème posé est réel et il convient néanmoins de l’analyser avec rigueur. Un dirigeant peut être bénéficiaire de plusieurs types de rétribution financière : un salaire de base, des indemnités et avantages en nature selon ce qui est prévu dans la convention collective qui le régit. Le défunt régime de Wade, n'a cessé de corrompre certaines catégories professionnelles en leur versant des prébendes ou en développant parfois la pratique du ″golden hello″, prime de bienvenue accordée au dirigeant, au ministre ou cadre nouvellement recruté nommé pour servir le système wadiste.
Entreprendre une telle démarche pour assainir les finances publiques en s'attaquant à ces actions gratuites parce qu'injustes, le Président de la République ne peut que rencontrer des résistances et des pourvoyeurs à l'échec de son action. Il lui incombe une obligation de résultat sans aucune forme de compromis.
Comprenons-nous bien: le principe de la proportionnalité du salaire par rapport aux facteurs de l’expérience, de la qualification, de la formation et de l’ancienneté est évident et ne doit pas être remis en question. Néanmoins il faut souligner que les haut fonctionnaires ou cadres ayant bénéficiant de ses émoluments, encore aujourd’hui, pour des raisons clientélistes, sociologiques, n’ont pas toujours les mêmes chances de satisfaire, autant que les autres même à l'intérieur de leurs corps de métiers , à ces caractéristiques individuelles. Ainsi, par exemple, l'augmentation pour les enseignants de l’université, certains magistrats, dirigeants d'agence ne découle pas toujours d’un choix librement consenti mais d'une pratique corruptrice de l'ancien régime; il constitue, encore aujourd’hui, un obstacle significatif à la promotion salariale et professionnelle de tous.
Au-delà des montants unitaires de chacune de ces rétributions possibles, c’est souvent leur cumul qui est choquant, parce que non légitime, même s’il est légal ou contractuel. En effet, les dirigeants ou fonctionnaires doivent choisir leur camp : ou bien ils veulent être des salariés, agents de l'état comme les autres, avec les garanties associées, ou bien ils veulent se rapprocher de la position plus risquée du dirigeant-actionnaire, à l’image du chef d’une entreprise patrimoniale. La pratique des « enveloppes » ou des actions gratuites vise à ce rapprochement.
S’agissant des montants appliqués à chacune des formes possibles de rémunération, certaines situations ne sont pas acceptables, dès lors qu’une inégalité devient une injustice. Les inégalités créées selon le bon vouloir du « prince » sont inacceptables dans une démocratie moderne en particulier un pays aux ressources limitées, elles peuvent même constituer un levier de démotivation. Les injustices, elles, sont non seulement moralement condamnables, mais sont en outre contre-productives au regard de la cohésion interne du service public. Les situations inacceptables concernent les indemnités, les avantages en nature lorsque le haut fonctionnaire bénéficiaire se voit enfermé dans un cercle de privilégiés qui vit aux dépens et au dessus des moyens dont dispose la collectivité. Et surtout ne pas être conscient que l'état sénégalais est dans une situation de grande fragilité financière voire de banqueroute relève de la cupidité financière. Les niveaux de salaires lorsqu’ils atteignent des sommets indécents ou lorsque leur évolution est décalée par rapport aux ressources fiscales de l'état, aux résultats de l’entreprise, et les attributions lorsqu’elles sont réservées à un petit cercle de privilégiés; l'état faillit à sa mission: tous égaux devant le service public.  Le salaire ne peut faire abstraction de la situation de l’entreprise. Au plan d’une nation et au sein d’une entreprise, une différence de revenus excessive est insupportable et met en danger la cohésion sociale.
Le chef de l'état et son gouvernement ont L'obligation de mener une réelle croisade contre les abus de tous genres afin d'assainir les finances publiques, visant ainsi à la plus totale transparence dans le domaine des rémunérations des dirigeants, pour les sociétés où l'état est actionnaire principal. Tous ceux qui n'acceptent pas de travailler dans de telles conditions ont le droit d'aller monnayer leur talent ailleurs. Pour servir l'état nul n'est indispensable. Le Sénégal ne peut pas se permettre en tant que pays sous-développé sous perfusion financière, verser des salaires comparables à ceux des pays développés qui sont ses bailleurs de fonds. Le salaire est fonction de la richesse produite.
A tous ces concitoyens qui sont réfractaires à un changement drastique de tels pratiques et comportements, ils sont, en outre, invités par la pensée sociale et éthique découlant de la croyance religieuse de chacun à promouvoir en permanence la dignité de toute personne, à commencer par les plus petits, les plus faibles, les personnes aux revenus les plus modestes, les personnes sans emploi. Les très nombreux dirigeants qui se reconnaissent dans ces références et qui acceptent la transparence, se forgent une éthique personnelle, qui les invite à s’interroger en permanence sur le risque d’injustice.

Sénégalaisement vôtre

SUPPRESSIONS D’AGENCES, BAISSE DES SALAIRES... Entre 183 et 200 milliards d’économie par an

Le président de la République, Macky Sall a pris une décision de supprimer plus d’une quarantaine d’agences créée par son successeur, Abdoulaye Wade. Par la même occasion, le président de l’APR envisage une baisse substantielle sur son salaire, ceux des ministres, des directeurs généraux etc. Une mesure, qui selon son  Conseiller spécial, Luc Sarr, permettrait de faire une économie de 183 à 200 milliards F Cfa par an. 
 
«Toutes les projections tournent autour de 183 à 200 milliards par an», a soutenu Luc Sarr, conseiller spécial du président de la République, Macky Sall sur les ondes de la RFM.

 «La fusion des agences, la suppression de certains postes, la liquidation de certains avantages, la réduction du train de vie de l’Etat, tout ça, pas seulement des suppressions des salaires faramineuses obtenues dans l’ancien régime, devraient selon lui, permettre une économie autour de 183 et 200 milliards».  Cette manne financière va être reversée dans le domaine social soutiennent les nouvelles autorités. «Le souci de justice sociale, de rééquilibrage du dispositif d’ensemble, est extrêmement important pour le Président Macky Sall. Il y a beaucoup de politiques que nous avons initiées. Cette mesure de baisse significative des salaires parfois indus de certains directeurs nationaux, des ministres eux-mêmes  et du Président de la République» entre dans ce sens soutient Luc Sarr.

Commentant cette mesure, le conseiller spécial de Macky Sall dira ceci : «c’est un assainissement des mœurs ou plutôt une rupture d’avec les mœurs qui ont gangréné notre continent, notre vie politique, économique et sociale. C’est la première des choses à dire et que si nous examinons bien le dynamique commencé par le Président Macky Sall : agences supprimées, salaires réduits à cinq millions pour les directeurs de société, les PCA, les ministres et le Chef de l’Etat lui-même, est une excellente chose qui est en droit de ligne de la problématique de la justice sociale qui est au cœur du projet programmatique du président Macky Sall intitulé Yoonu Yokute».

FINANCES PUBLIQUES - Les inspecteurs se félicitent : La réduction des agences soulage le Trésor

La disparition de plusieurs agences et organismes parapublics devrait permettre à affirmer encore plus le principe du Compte unique du Trésor que l’Etat veut imposer. Pour les inspecteurs du Trésor, qui en discutaient le samedi dernier lors d’un diner-débat, les avantages liés à cette mesure sont nombreux. 

 FINANCES PUBLIQUES - Les inspecteurs se félicitent : La réduction des agences soulage le Trésor

 Les inspecteurs du Trésor du Sénégal se félicitent de la réforme des agences qui est actuellement en cours dans le pays. Plusieurs d’entre eux estiment que la disparition de ces nombreuses agences devrait permettre de rationaliser la gestion et la tenue des finances publiques. Avant-hier soir, lors du dîner-débat organisé par leur Association (Aits), plusieurs intervenants se sont plaints de ce que, pendant longtemps, le foisonnement des agences a porté préjudice au Trésor public, en ce sens que ces structures se dispensaient, le plus souvent d’ouvrir des comptes au Trésor, et disposaient de leurs ressources financières sans aucun contrôle. Or, en tant qu’organismes publics gérant des ressources de l’Etat, la loi leur fait obligation d’avoir des comptes de dépôt au Trésor public.

M. Amadou Tidiane Gaye, le directeur du secteur parapublic au trésor, qui a présenté une adresse sur la gestion de la trésorerie et la stratégie du Compte unique au Sénégal, a constaté que la multiplication des agences et de directions autonomes, induite par l’externalisation de certaines missions de l’Etat, a entraîné une forte «dis­per­sion de la trésorerie», surtout au cours de la décennie écoulée. Le gouvernement a donc, dans les engagements qu’il a pris avec le Fonds monétaire international (Fmi), dans le cadre de l’Initiative de soutien à la politique économique (Ispe), le programme sans décaissement qui nous lie jusqu’en fin 2013, entrepris de mettre en œuvre une stratégie dite de Compte unique du Trésor, qui devrait permettre la centralisation des deniers publics.

Il va s’agir, pour tous les organismes parapublics, de se doter d’agents comptables particuliers, qui vont veiller au respect de la réglementation, en ce qui concerne particulièrement l’ouverture des comptes de dépôts auprès du Trésor, et l’établissement de plans de décaissement trimestriels. Ces agents veillent également à ce que l’organisme parapublic évite d’ouvrir plusieurs comptes bancaires dans des établissements financiers.

Avec le changement de leadership politique et la volonté affichée par les nouveaux dirigeants politiques de réduire fortement le nombre d’agences, les inspecteurs du Trésor estiment que la gestion des ressources financières de l’Etat ne devrait s’en porter que mieux. Estimant que bon nombre de ces agences disposaient d’un véritable pactole qu’elles géraient à leur guise, leur disparition ne pourrait que renforcer le Trésor public. Jugeant les mesures annoncées dernièrement par les pouvoirs publics, plusieurs personnes ont constaté que les annonces de suppression d’agences qui ont eu lieu dernièrement, n’avaient pas eu l’efficacité que l’on pouvait attendre, du fait que ce ne sont pas les agences les plus «dépensières» qui ont été supprimées. L’une d’elles a fait remarquer qu’en faisant le ratio de l’argent mobilisé dans les agences par rapport au nombre de ces structures, on pouvait se rendre compte que les suppressions n’ont pas touché les plus importantes.
Néanmoins, au cours des débats, le conférencier Amadou Tidiane Gaye a tenu à tempérer l’ardeur de ses collègues qui en appelaient à la dissolution pure et simple de ces agences, en leur faisant comprendre que si l’on venait à supprimer brutalement une agence, «l’Etat pourrait se retrouver à supporter un lourd endettement. Car ces agences se retrouvent souvent avec des découverts auprès des banques commerciales, que l’Etat serait obligé d’éponger». Et cela, compte non tenu des employés de ces structures, qu’il faudrait sinon recaser ailleurs, tout au moins désintéresser. L’idée actuellement, est de fondre les missions de ces agences les unes dans les autres, de manière à les regrouper graduellement. C’est, à en croire, M. Gaye, la stratégie adoptée par la Com­mis­sion d’évaluation des agences, qui travaille avec la Présidence de la République.

By lequotidien

Djibril Sall (Leral.net)