Un mois après la prestation de serment de Macky Sall : Un vent de Wadisme souffle au Palais
En moins d’un mois, le
Président Macky qui avait fait de la réduction du train de vie de l’Etat
son cheval de bataille a nommé dans son gouvernement de l’ombre au
moins 17 ministres d’Etat, de ministres-conseillers et conseillers
spéciaux qui ont rang de ministre.
On s’est offusqué du gouvernement pléthorique de
Abdoulaye Wade et de ses ministres-conseillers nommés à bout de champ
pour étouffer les frustrations des partenaires. Avec Macky Sall, on
s’est félicité de la formation d’un gouvernement restreint de 25
ministres qui a été un engagement électoral ferme. Promesse tenue !
Après un mois d’exercice du pouvoir jour pour jour, le président de la
République peuple chaque semaine son propre cabinet davantage de
collaborateurs nommés sous le sceau de ministres d’Etat,
ministres-conseillers et conseillers spéciaux. Oui, à côté du spécial
team drivé par Abdoul Mbaye, un vrai gouvernement secret siège au Palais
présidentiel. Ils sont à ce jour au moins 17 ministres d’Etat et de
conseillers qui… «conseillent» le chef de l’Etat dans plusieurs secteurs
qui doublent les prérogatives de certains ministres du gouvernement.
Conseillers ou ministres-conseillers en Tics, Btp, Bonne gouvernance,
agriculture entre autres sans oublier les trois ministres d’Etat
(Aminata Tall, Marième Badiane, Amath Dansokho), la présidence de la
République s’élargit dans toutes les compétences.
Ce gouvernement du Palais n’est-il pas aussi une
«case clientèle politique» ? Ces nominations en porte-à-faux avec la
promesse de campagne du nouveau chef de l’Etat sur la réduction du
«train de vie dispendieux de l’Etat», pour reprendre ses mots. Quoique
n’ayant pas de portefeuille ministériel, ces membres du cabinet du
Président comme on les appelle, ont le rang de ministre avec les
privilèges étatiques requis pour l’exercice d’un poste prestigieux. On
est encore loin des libertés libérales mais, le nombre presque
proportionnel entre le «gouvernement du Palais» et celui de Abdoul Mbaye
constitue une préoccupation légitime majeure. Il s’est toujours engagé à
bannir cette tare libérale pour le simple souci de réduire le train de
vie de l’Etat. A ce rythme, le nouveau régime, apparemment soucieux de
caser ses hommes, risque de tomber dans les mêmes travers que l’ancien
qui avait la fâcheuse habitude de caser tous ses hommes à la présidence
de la République. Interpellé sur la question, le directeur de la
Communication de la Présidence, El hadj Kassé souligne qu’: «Elles (ces
personnes précitées) ont la dénomination de ministre, mais n’ont pas de
charge ministérielle. Elles sont dans le cabinet du Président, on peut
dire que ce sont des ministres sans portefeuille.» Ces arguments
renforcent aussi les craintes agitées ci-haut notamment en termes de
coût et surtout d’opportunités. Même si, selon certaines indiscrétions,
il y a aussi des «conseillers ou des ministres-conseillers» qui
auraient renoncé aux avantages liés à leur poste.
Autres faits : Il est curieux de constater que les
nominations sont aussi effectuées sous le sceau presque du secret. Pas
de traces sur le communiqué du Conseil des ministres. On sait que le
Journal officiel n’est plus actualisé depuis plus de dix ans. Loin de
ses préceptes républicains, on peut citer pêle-mêle Aminata Tall
(ministre d’Etat, secrétaire générale de la présidence de la
République), Jacques Diouf ; Baba Diao ; Abdou Latif Coulibaly;
Moubarack Lô ; Marième Badiane (ministre d’Etat), Amath Dansokho
(ministre d’Etat) ; Mahmout Saleh (conseiller) ; Moustapha Cissé Lô
(conseiller) ; Imam Mbaye Niang (conseiller) ; Abou Abel Thiam
(porte-parole du Président) ; El Hadji Kassé (conseiller) ; Zahra Iyane
Thiam (ministre-conseiller) jusqu’à 17 membres. Sans être
exhaustif bien sûr !
ThiebeuNdiaye/lequotidien.sn
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